Les troubles du sommeil.
Qui ne s’est jamais agacé dans son lit se tournant dans tous les sens sans parvenir à trouver le sommeil ? Qui n’a jamais souhaité que son cerveau se mette sur pause au moment du coucher ? Dans une étude portant sur l’épidémiologie de l’insomnie, le site Santé publique France rapporte qu’entre 30 et 50% des participants seraient sujets à un trouble du sommeil, et 15 à 20% souffriraient d’insomnies. Mais qu’entend-t-on par « troubles du sommeil » ? Quelles sont les causes et les conséquences du manque de sommeil ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Insomnie, troubles du sommeil, de quoi s’agit-il ?
L’insomnie est un trouble du sommeil, c’est-à-dire une altération de la qualité et/ou de la quantité du sommeil, qui peut prendre trois formes différentes. La première concerne les difficultés à trouver le sommeil ; elle est majoritairement due aux ruminations anxieuses qui empêchent d’atteindre l’état d’apaisement propice à l’endormissement ; la deuxième est caractérisée par des réveils nocturnes, liée elle aussi à l’anxiété, et qui nuit aux propriétés réparatrices du sommeil profond ; pour la dernière, c’est le réveil qui intervient trop tôt, sans qu’il ne soit possible de retrouver le sommeil, plus fréquente chez les personnes souffrant de dépression.
Quelles sont les conséquences des troubles du sommeil ?
Le manque de sommeil a des répercussions péjoratives sur l’ensemble des fonctions biologiques, par conséquent, je ne dresserai pas ici la liste exhaustive de chacune d’entre elles. Je citerai néanmoins l’affaiblissement des défenses immunitaires qui nous rend vulnérables aux maladies. Ou encore les problèmes de fertilité avec la production d’œstrogènes qui chute chez la femme, entrainant des perturbations des cycles menstruels. Chez l’homme, c’est la baisse du taux de testostérone qui induit une diminution de la libido et majore le risque d’impuissance.
À quoi s’ajoute l’affaiblissement considérable des capacités de concentration et de mémorisation. L’humeur, la motivation, la faculté de prendre des décisions, la régulation des émotions sont, elles aussi, perturbées. De plus, le manque de sommeil se traduit par une plus grande impulsivité, de l’irritabilité, de la colère, bref ! Autant d’éléments qui ne favorisent pas franchement des rapports sociaux apaisés.
Quelles sont les causes de l’insomnie ?
L’insomnie peut être causée par des troubles de nature psychique (troubles anxieux, dépressifs, bipolaires, stress post-traumatique, etc.) ou physiologique (pathologies endocriniennes, induisant de la douleur, apnée du sommeil, etc.). Elle peut survenir ponctuellement et de façon contextuelle à l’occasion d’un évènement stressant ou être récurrente. On parle d’insomnies chroniques lorsque les troubles persistent plus de trois mois, avec au moins trois occurrences par semaine. Certains traitements médicamenteux peuvent également être à l’origine des troubles du sommeil (cortisone, les bêta-bloquants, les hormones thyroïdiennes…) Il convient dans ce cas de se rapprocher de son médecin. Les troubles du sommeil sont par ailleurs susceptibles de toucher d’autres personnes. Il est alors probable que ce soit certains de leurs comportements en soient l’origine.
Quelles sont les habitudes de vie qui peuvent nuire au sommeil ?
Le café
La caféine est probablement l’un des premiers facteurs responsables de troubles du sommeil qui vient à l’esprit. Mais pourquoi le café empêche-t-il de trouver le sommeil ?
Le corps a besoin d’énergie pour fonctionner ; le composé organique impliqué dans les transferts d’énergie s’appelle l’adénosine triphosphate, l’ATP. Sa consommation par le corps produit des déchets (adénosine) qui s’accumulent sur les récepteurs de certains neurones au cours de la journée. Plus la quantité de déchets est importante, plus le besoin de sommeil se fait sentir. La remise à zéro se produit la nuit, et dans une moindre mesure lors d’une sieste. La caféine doit son effet anti-fatigue au fait qu’elle prend la place de l’adénosine sur les récepteurs, masquant ainsi la sensation de fatigue. Le problème, c’est que la demi-vie de la caféine est estimée entre 4 et 6 heures. Autrement dit, lorsque vous consommez un expresso qui contient environ 100 mg de caféine, 4 à 6 heures plus tard, il reste encore dans votre corps près de 50 mg. Voilà pourquoi il est préférable de ne pas consommer de thé ou de café après 14 ou 15h00.
NB: caféine et théine sont la même molécule.
La lumière.
Les lumières artificielles sont responsables du retard de sécrétion de la mélatonine, « l’hormone du sommeil ». Parmi les nombreuses sources lumineuses qui éclairent nos logements se trouve la lumière bleue, celle des écrans. Or, il s’agit de la plus influente – et de loin – sur l’inhibition de la mélatonine. Il est donc recommandé de ne pas être exposé à un écran deux heures avant l’endormissement. La télévision reste préférable aux tablettes et smartphones, notamment grâce à la distance plus importante qui sépare l’œil de l’écran. Il existe toutefois des applications qui permettent de filtrer la lumière bleue, ainsi que des lunettes qui réduisent les conséquences de l’exposition.
lunettes anti lumière bleuePour faire simple, lorsque l’on dort, ce sont toutes les fonctions du corps qui se régénèrent au cours des différents cycles de sommeil. C’est pourquoi les systèmes : immunitaire, cardiovasculaire, hormonal, cognitif et psychique peuvent être perturbés. De plus, les insomnies chroniques majorent considérablement les risque de pathologies vasculaires, dégénératives, métaboliques, mais aussi psychiques. En effet, l’immense majorité des personnes affectées par un trouble psychiatrique souffrent de troubles du sommeil et voient leurs symptômes s’amender lorsque le sommeil s’améliore. Le sommeil et la santé mentale sont donc véritablement indissociables.
Pour aller plus loin :
Si vous rencontrez des difficultés avec le sommeil, vous pouvez remplir le questionnaire de sommeil du Réseau Morphée et consulter auprès d’un centre de sommeil.
Le livre du médecin Morgan Aldo qui a contribué à nourrir cet article :
La formule du sommeil